05 octobre 2009
Madagascar et le monde n'ont pas encore tout vu de la part de
Rajoelina. Après le coup d'Etat, les crises d'égo et les impairs qu'il
a commis, Rajoelina s'adonne maintenant au chantage en direct. Dans
une intervention sur la chaîne nationale ce dimanche, après des lignes
de justification pour dire qu'il n'est pas responsable du cours de la
situation, celui qui s'impose à la tête du pays a clairement fait
savoir qu'il n'appliquera la charte de Maputo que si la communauté
internationale lui donne des garanties selon lesquelles la communauté
internationale cessera les sanctions et reprendra les aides et les
financements pour le pays. Ce sera si et seulement si la CI lui
fournit ces garanties, à libeller sur papier, que Rajoelina pensera à
respecter les accords de Maputo (qu'il a signé et qu'il s'était engagé
à respecter). Tentative d'intimidation ou recherche d'échappatoire ?
Durant les plus de six mois durant les quels il s'est ordonné
président de la transition, Rajoelina a largement démontré une
capacité à embrouiller les esprits en mystifiant la réalité.
Rajoelina dans son discours veut faire croire au Malagasy qu'il peut
dicter à la communauté internationale ce qu'elle doit faire. Il fait
aussi dire qu'il veut continuer la médiation (malgré le fait qu'il a
rejeté toute concertation appelée par les trois autres mouvances après
Maputo II et les récentes annonces de ses partisans qui s'opposent à
la venue des médiateurs). La date de la déclaration a été bien
orchestrée étant donné que des informations annoncent l'arrivée de
membres du GIC ce lundi.... Rajoelina veut faire croire aux Malagasy
que c'est lui le chef mais fait également savoir à la CI qu'il est (re)
disposé à négocier.
Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que Madagascar est à un poil près
de croupir sous les sanctions internationales qui impliquent la
suspension des financements, un embargo économique et diplomatique
parce que la transition actuelle n'est pas reconnu. Sans un retour à
l'ordre constitutionnel, et ce dans une certaine échéance, les
sanctions vont peser. Et jusqu'à maintenant, le discours au niveau
international appelle à la poursuite des accords de Maputo et de la
médiation, soit d'avancer vers une transition consensuelle.
Rajoelina et sa HAT en persistant à poursuivre leur coup d'Etat sont
responsables de la crise actuelle et seront responsables des
conséquences dangereuses d'un blocus international si la situation ne
se résout pas. Celui qui a à perdre (et à perdre gros) c'est
Madagascar et non la communauté internationale.
Les réactions sur le discours de Rajoelina sont attendues. La
déclaration de Rajoelina aura au moins eu le mérite de lui faire
avouer qu'il n'a pas respecté les accords de Maputo et que l'intérêt
de la nation passe bien après sa fierté. Rajoelina a bien fait
comprendre dans son discours qu'il ne tiendra compte des accords que
s'il a "ses garanties". A traduire, il est prêt à faire subir au pays
(donc aux Malagasy) les sanctions.
lundi 5 octobre 2009
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