samedi 8 août 2009

Position du Collectif GTT International face aux menaces de certains mutins de l'armée nationale

Samedi 8 août 2009, 12h00

Les négociations « de la dernière chance » se tiennent à Maputo, Mozambique depuis mercredi. Elles sont sur le point d'aboutir à un consensus permettant de sortir pacifiquement de la crise actuelle au travers, notamment d'accords d'amnistie concernant tant les événements de 2002 que les événements récents.

Les principaux protagonistes du Coup d'État à Madagascar, et principalement, les militaires mutins, l'aile violente des putschistes, montrent cependant au grand jour leur crainte de voir ces négociations aboutir et menacent de refuser tout accord.

Depuis le Coup d'État, certains membres de la « Haute Autorité de la Transition » ne se gênent pas pour se servir dans les caisses de l'État comme dans celles des sociétés privées qu'ils rackettent quotidiennement. Un possible retour à l'ordre constitutionnel, aboutissement quasiment acquis des négociations en cours, est donc vu d'un très mauvais œil par les mutins.

Pour cette raison, les déclarations et les manœuvres militaires se multiplient à Madagascar, visant à montrer que « l'armée, défendant le choix du peuple, n'acceptera jamais un retour de Ravalomanana ». Aujourd'hui même, samedi 8 août, les mutins tentent de disperser les manifestants pacifiques réunis à Antananarivo dans l'enceinte privée des magasins Magro appartenant au Président.

Le collectif des légalistes « Gasy Tia Tanindrazana », GTT, et les manifestants à Madagascar, se demandent au nom de quel « peuple » ils agissent.
Si c'est au nom du peuple que la HAT travaille, elle doit laisser celui-ci décider de son avenir et non pas, comme elle l'a fait jusqu'ici, accaparer tous les pouvoirs, museler les mouvances contestataires et transformer la justice en farce politique.

Le monde entier sait que les procès contre Marc Ravalomanana sont sans fondements et donc nuls et non avenu, que la population malgache est loin de cautionner les auteurs du coup d'État et, qu'un jour ou l'autre, la suffisance de ceux qui ont pris le pouvoir par la force, devra se heurter à la dure réalité. Et cela malgré la bienveillance de l'ancienne puissance coloniale qui continue, contre toute logique, à défendre le « changement » à Madagascar.

Nous, Collectif GTT International, demandons à ce que les négociateurs s'attachent à ce que les prisonniers politiques soient libérés, les jugements politiques annulés et la sécurité restaurée sans délais.

Nous nous attendons, comme le stipulent les accords en train d'être signés à Maputo, à ce que Marc Ravalomanana, président élu, soit ré-introduit dans ses fonctions, que les membres des assemblées regagnent leurs sièges et que les quatre mouvances, si elles veulent réellement le retour de l'ordre à Madagascar, s'attachent à trouver un consensus pour mener à de nouvelles élections dans des conditions acceptables.

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