dimanche 27 septembre 2009

MOTION D’ORDRE PRESENTéE PAR S.E.M ALEXIS THAMBWE MWAMBA,

MOTION D’ORDRE PRESENTéE PAR S.E.M ALEXIS THAMBWE MWAMBA,
MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGèRES DE LA REPUBLIQUE DéMOCRATIQUE DU CONGO, ET REPRéSENTANT DE LA SADC
Assemblée générale des nations unies,

New York, 25 septembre 2009

Monsieur le Président,

Je prends la parole au nom de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), à savoir l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, le Lesotho, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, Seychelles, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, et mon pays, la République Démocratique du Congo.

Les Comores s’associent également à la présente motion d’ordre.

En vertu des Articles 71 et 113 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Générale, la SADC voudrait élever sa plus vive protestation face à la décision d’inviter Mr. Andry Nirina Rajoelina à prendre la parole au débat général de notre auguste Assemblée et la République de Madagascar à participer aux travaux de la 64è Session Ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations-Unies.

En ce qui concerne Mr. Andry Nirina Rajoelina, je voudrais rappeler à notre auguste assemblée la décision des Chefs d’état et de Gouvernement de la SADC, réunis en Sommet à Kinshasa le 08 Septembre 2009, lesquels ont :

Primo, noté avec préoccupation les tentatives faites de nuire aux accords signés à Maputo par toutes les mouvances politiques malgaches le 09 août 2009.

Secundo, rejeté et condamné en des termes fermes toute décision unilatérale qui violerait l’esprit des Accords de Maputo. Les Chefs d’état et de Gouvernement ont également réitéré leur décision de suspendre Madagascar de la SADC jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ce pays.

Tertio, réitéré en outre leur appui au dialogue politique actuel à Madagascar et exhorté tous les acteurs politiques d’appliquer pleinement les accords de Maputo.

La SADC déploie des efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays. Pour ce faire, elle a placé toute sa confiance en la personne de Son Excellence Monsieur le Président Joachim Chissano, personnalité éminente et médiateur pour le dialogue politique à Madagascar.

Monsieur le Président,

S’agissant de la République de Madagascar, en tant que pays, qu’il me soit permis de rappeler qu’en mars 2009, la SADC a décidé de ne pas reconnaître le gouvernement auto proclamé malgache. La SADC a plutôt engagé un processus de médiation visant le retour de l’ordre constitutionnel dans ce pays.

Tant que cet ordre constitutionnel n’est pas rétabli, la SADC ne reconnaîtra jamais l’actuel gouvernement de Madagascar.

Pour les mêmes raisons qui ont motivé les positions de la SADC, l’Union Africaine que préside votre pays, Monsieur le Président, a suspendu depuis mars 2009 la participation de Madagascar aux travaux de l’Union Africaine, et ce, conformément aux dispositions pertinentes de son Acte Constitutif qui condamne et rejette les changements anticonstitutionnels de gouvernement.

A cet effet, l’Union africaine avait lancé un appel à la Communauté Internationale dans son ensemble pour qu’elle soutienne l’application de cette décision. Elle avait appelé pour le retour à la légalité constitutionnelle sous peine de soumettre les dirigeants de Madagascar, dont Mr. Andry Nirina Rajoelina ici présent, à des sanctions.

Par ailleurs, lors du dernier Sommet de Sharm-El-Sheikh, les pays non-alignés ont refusé de donner la parole à Madagascar.

Madagascar est représenté à cette session de l’Assemblée par des personnes sans qualités, issues d’un pouvoir putschiste.

Aussi la SADC demande que la Commission de Vérification des Pouvoirs puisse se réunir le plus rapidement pour statuer sur cette question.

Pour conclure, Monsieur le Président, la SADC demande à tous les membres de l’Assemblée Générale qui partagent nos valeurs de nous apporter leur appui inestimable. Nous leur demandons de se prononcer immédiatement sur la motion d’ordre visant à empêcher la délégation malgache conduite par Mr. Andry Nirina Rajoelina à prendre part au débat général de la 64è session ordinaire de notre auguste Assemblée.

Si par aventure, la parole lui était été toutefois accordée, nous voudrions exhorter tous les Etats membres à bien vouloir continuer à nous manifester leur soutien en se levant et en sortant de la salle.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

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