22 JUILLET 2009
1. A l’initiative du Président de la Commission de l’Union africaine(UA), M. Jean Ping, et dans le prolongement des décisions pertinentesdu Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA et de la décision surle rapport du CPS sur ses activités et l’état de la paix et de la sécurité en Afrique [Assembly/AU/Dec.252(XIII)], adoptée par la 13ème session ordinaire de la Conférence de l’Union tenue à Sirte, en Libye,du 1er au 3 juillet 2009, le Groupe international de contact surMadagascar a tenu sa deuxième réunion consultative à Addis Abéba, le22 juillet 2009. Le Groupe de contact a pour objectif de mieuxcoordonner l’action de la communauté internationale en vue du retour rapide à l’ordre constitutionnel à Madagascar.
Outre l’UA, cette réunion a regroupé les organisations et pays ci-après: Commission de l’Océan Indien (COI), Communauté pour le développementde l’Afrique australe (SADC), Marché commun de l’Afrique orientale etaustrale (COMESA), Nations unies, Organisation internationale de laFrancophonie (OIF) et Union européenne (UE).
La Libye, en sa qualitéde pays assurant la présidence en exercice de l’UA, l’Ethiopie, en saqualité de pays assurant la présidence du CPS de l’UA pour le mois dejuillet 2009, ainsi que les membres africains et les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, ont égalementpris part à la réunion. Au cours de ses délibérations, le Groupe de contact a entendu des communications des chefs de délégations desmouvances politiques Ravalomanana et Ratsiraka, qui ont répondupositivement à l’invitation adressée par l’UA aux quatre mouvancespolitiques malgaches.
2. Le Groupe de contact a passé en revue l’évolution de la situation à Madagascar depuis sa réunion du 30 avril 2009. A cet égard, lesparticipants ont réaffirmé les termes du communiqué publié par leGroupe de contact à l’issue de sa réunion inaugurale. Ils ont noté que les négociations entre les mouvances politiques malgaches en vue del’adoption d’une Charte de transition pour une sortie de crise pacifique et consensuelle à Madagascar, conduites sous l’égide del’UA, par une équipe de médiation internationale comprenant lesEnvoyés spéciaux de l’UA, de la SADC, des Nations unies et de l’OIF,avaient permis d’enregistrer des avancées importantes, avant d’être suspendues, le 16 juin 2009, du fait du raidissement des positions desparties. Les participants ont exprimé leur appréciation à la Médiation pour ses efforts, déployés avec l’appui du Chapitre opérationnel local du Groupe de contact, qui a tenu quatre réunions au cours de lapériode considérée.
3. Le Groupe de contact a salué les conclusions et décisions du Sommetextraordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de la SADC surMadagascar, tenue à Sandton, en Afrique du Sud, le 20 juin 2009, qui anotamment exhorté toutes les parties prenantes malgaches à s’engageren faveur d’un règlement pacifique et négocié de la crise. Le Groupe de contact s’est, en particulier, félicité de la nomination de l’ancien Président Joaquim Chissano du Mozambique comme chef del’équipe de médiation de la SADC dans la crise malgache. Le Président Chissano a informé les participants des résultats de la mission qu’il a effectuée à Antananarivo et à Paris, du 9 au 20 juillet 2009.
4. Le Groupe de contact a pris note de la position sur la situation àMadagascar contenue dans la décision Assembly/AU/Dec.252(XIII)mentionnée plus haut, par laquelle les chefs d’Etat et de Gouvernementont, entre autres, exprimé leur appui aux éléments de sortie de crise articulés par le Groupe de contact lors de sa réunion du 30 avril 2009, encouragé le Président de la Commission de l’UA à poursuivre età intensifier ses efforts en vue du retour rapide à l’ordreconstitutionnel, en étroite consultation avec la SADC, ainsi qu’avec les Nations unies, l’OIF et l’UE ; et se sont félicités de la désignation, par la SADC, de l’ancien Président Joaquim Chissano commechef de son Equipe de médiation sur la crise malgache.
5. Le Groupe de contact a également pris note du communiqué publié le 6 juillet 2009, à la suite de la consultation entre l’UE et les autorités malgaches de facto, dans le cadre de l’article 96 del’Accord de Cotonou, communiqué qui, tout en indiquant que « les propositions et les engagements de la partie malgache restent dans unc adre non constitutionnel, ne présentant pas de perspectives crédiblesà un retour à l’ordre constitutionnel », en appelle à un accord consensuel pour le retour à l’ordre constitutionnel.
6. Le Groupe de contact a fermement condamné les actes de violence perpétrés notamment ces deniers jours à Madagascar, ainsi que les menaces qui pèsent sur les journalistes et la liberté de la presse. Il a adressé une mise en garde aux extrémistes, de quelque bord qu’ils soient, qui jettent de l’huile sur le feu et compromettent, par leursactes, la recherche d’une solution négociée.
7. Le Groupe de contact a mis en garde contre toute démarche unilatérale visant à légitimer le changement anticonstitutionnelintervenu à Madagascar, notamment l’organisation par les autorités defait d’une conférence nationale et d’élections sans accord politiqueinclusif, et rejeté fermement toute tentative d’imposer des faits accomplis. Le Groupe de contact a instamment demandé aux autorités de fait, ainsi qu’aux autres parties malgaches, de placer l’intérêt deMadagascar et la recherche du consensus au dessus de toute autreconsidération, particulièrement au regard des risques d’instabilitéaccrue dans l’Ile, ainsi que de la détérioration continue de lasituation économique et sociale, des souffrances qui en résultent pourla population civile et du danger que cette situation fait peser surles accords qui lient Madagascar à ses partenaires, y compris l’AGOA.8. A la lumière de ce qui précède, et après avoir réaffirmé le rejettotal par leurs organisations et pays respectifs du changementanticonstitutionnel intervenu à Madagascar, ainsi que les termes ducommuniqué du Groupe de contact du 30 avril 2009, les participants ontsouligné l’impératif du retour rapide à l’ordre constitutionnel, à travers un processus consensuel impliquant l’ensemble des acteurspolitiques malgaches et fondé sur le respect des dispositionspertinentes de la Constitution du pays. Ils ont réitéré leur engagement à oeuvrer ensemble pour aider toutes les parties malgachesà réaliser cet objectif, à travers la tenue d’élections libres, régulières et transparentes, sous la supervision de la communauté internationale.
9. De façon plus spécifique, le Groupe de contact est convenu de ce qui suit :
(i) convocation, sous l’égide de l’UA, au Mozambique, au plus tarddans la première semaine du mois d’août 2009, d’une réunion entre toutes les mouvances politiques malgaches représentées par leurs chefsde file respectifs, pour parvenir à une solution consensuelle en vuedu retour rapide àl’ordre constitutionnel et régler les questions restées pendantes après la suspension des négociations inter-malgaches, le 16 juin 2009 ;
(ii) cette rencontre se déroulera sous la direction de l’ancienPrésident Joaquim Chissano, assisté de l’Equipe de médiation de laSADC et des Envoyés spéciaux de l’UA, des Nations unies et de l’OIF,avec l’appui des autres membres du Groupe de contact ;
(iii) le Médiateur de la SADC, en étroite collaboration avec lesEnvoyés spéciaux de l'UA, des Nations unies et de l'OIF, déterminerales modalités d'une mission préparatoire à Madagascar, la semaineprochaine, pour faciliter le bon déroulement et le succès de laréunion des chefs de file des mouvances malgaches, et prendra attache avec toutes les parties malgaches tant à Madagascar qu’en dehors deMadagascar.
10. Le Groupe de contact a encouragé le CPS à demeurer activement saisi de la situation à Madagascar et, conformément à ses décisions antérieures et aux instruments pertinents de l’UA, notamment la Déclaration de Lomé, à prendre, le cas échéant, les mesures prévues à cet effet si, à l’expiration du délai de six mois stipulé par la Déclaration, aucun progrès significatif n’est enregistré sur la voiedu retour à l’ordre constitutionnel.
11. Le Groupe de contact a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle poursuive l’assistance humanitaire nécessaire afin d’alléger les difficultés de vie des populationsmalgaches aggravées par la situation politique actuelle.
12. Les membres du Groupe de contact sont convenus de continuer àtravailler ensemble sous l’égide de l’UA et en appui à ses efforts,afin de promouvoir un règlement rapide de la crise et le retour àl’ordre constitutionnel à Madagascar.
Ils sont convenus de tenir leur prochaine réunion à une date et en un lieu qui seront déterminés au vu des progrès qui auront été réalisés dans le processus de médiation.
Addis Abéba, le 22 juillet 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire