23 Juillet 2009
Depuis quelques jours, les arrestations arbitraires, déjà habituelles, se multiplient dans la Capitale Antananarivo. Les manifestants qui réclament depuis le coup d'Etat du 17 mars le retour à un Etat de Droit sont les principales cibles des milices putschistes. Mais bientôt toutes les personnalités plus ou moins proches de Marc Ravalomanana, le Président de la République en exil en Afrique du Sud, se retrouveront sous les verrous. Alors même que certaines d'entre-elles n'exercent aucune activité politique.
Le régime putschiste de l'ancien maire, Andry Rajoelina, montre désormais son véritable visage. Parti déguisé sous le masque d'une contestation populaire, Andry Rajoelina a vite fait de transformer son mouvement « pour une véritable démocratie » en prise de pouvoir personnel. Les membres de son club restreints ont braqué les banques centrales au lendemain du coup d'Etat et se servent depuis dans les caisses de l'Etat mais aussi dans celles des sociétés para-étatiques et des sociétés privées.
La dictature est maintenant consommée. Après avoir ravis l'exécutif au gouvernement et forcé le président à l'exil, Andry Rajoelina a dissout les assemblées législatives. Plusieurs députés et sénateurs sont par ailleurs sous les verrous. La justice n'est plus qu'un simulacre triste: en quelques heures des jugements tombent sans qu'on ait entendu de témoins, aperçus le moindre preuve et laisser la parole au moins aux avocats de la défense. Elle n'a même plus sa raison d'être car c'est le gouvernement puschiste qui l'exerce en condamnant tout de suite par voie de presse tous ses adversaires politiques, livrés en patures à des militaires qui procédent à des arrestations arbitraires et perquisitions sans mandats, au mépris des droits les plus élémentaires des êtres humains, à savoir, le droit de la défense, et la présomption d'innocence.
Malgré les intimidations quotidiennes, les assassinats, les arrestations arbitraires, une censure exarcerbée de tous les organes de presse, La presse est muselée car les stations de TV et radios qui soutiennent le Régime Ravalomanana ont été incendiées et pillées tandis que ceux qui afichent leur indépendance en critiquant les dérives actuelles sont menacées d'arrestation par les militaires qui exercent le rôle dévolu à la police judiciaire. Ainsi ce que l'on qualifie dans les pays démocratiques de 4ème pouvoir est également contrôlé par ce régime puschiste à l'instar des trois autres (executif, legislatif et judiciare).
Ainsi tous les éléments constitutifs d'un régime dictatorial dirigé par un DICTATEUR sont réunis en ce moment à Madagascar, à savoir, un régime de CONFUSION DES POUVOIRS dirigé par le dictateur qui exerce tous les pouvoirs(executif, legislatif, judiciaire, et la presse) de manière arbitraire sans aucun contrôle démocratique.
Il est urgent aujourd'hui que toutes les organisations qui sont attachées au respect des droits humains se penchent sérieusement sur la question malgache et envisagent encore plus sérieusement de sanctionner les putschistes.
Sans défense, le peuple malgache est aujourd'hui à la merci d'une milice de quelques dizaines de personnes qui font la loi par le jeu de la violence.
Leur seules protections sont leur détermination et leur cris, notre seul devoir, les entendre et les aider à réduire au silence le bruits des bottes...
Collectif de la diaspora malgache GTT-SRA
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