1. Les médiateurs de la crise malgache annoncent la suspension jusqu’à nouvel ordre des négociations en terre malgache. A travers cette mesure, la médiation internationale souhaite mettre les acteurs politiques malgaches devant leurs responsabilités afin qu’ils réfléchissent aux risques que court Madagascar.
2. Depuis le mois de Mars 2009, les Envoyés spéciaux de l’Union Africaine, de l’Organisation des Nations Unies, de l’Organisation internationale de la francophonie, rejoints plus tard par l’envoyé spécial de la SADC, ont multiplié sous l’égide de l’Union Africaine, des efforts en vue de trouver des solutions à la crise qui a éclaté à Madagascar depuis le 16 Décembre 2008.
3. Des contacts bilatéraux et multilatéraux se sont succédés à Antananarivo et à l’extérieur de Madagascar avant et après la chute du Président Marc RAVALOMANANA. Ces contacts avaient pour but de faciliter la mise en place d’une transition consensuelle devant aboutir à l’organisation d’élections libres, crédibles, transparentes et équitables. A cet égard, quatre mouvances regroupant l’ensemble de la classe politique de Madagascar ont été déterminées (Rajoelina, Ravalomanana, Ratsiraka, Zafy) et conviées à la négociation.
4. La phase I des pourparlers, tenue à l’Ambassade du Sénégal à Antananarivo du 8 au 11 avril 2009 avait été ajournées à Pâques. La phase II s’est tenue à l’hôtel Carlton du 20 au 22 mai 2009. Elle a enregistré la participation de toutes les mouvances du début à la fin des travaux. Elle s’est conclue par des accords sur les principes de la transition, sur l’organisation d’élections dans les plus brefs délais ainsi que sur l’architecture des institutions de la transition (La Haute autorité de la transition, le Conseil national de la réconciliation, le Conseil économique et social, le Gouvernement dirigé par un Premier Ministre, le Congrès de la Transition, le Comité de réflexion sur la défense et la sécurité, la Haute Cour de la Transition, la Commission électorale nationale indépendante etc.).
5. Comme certaines délégations faisaient de l’amnistie une condition préalable pour poursuivre le dialogue, un effort tout particulier a été porté sur ce question. Reprenant les consultations du 25 mai au 14 juin 2009, les facilitateurs se sont heurtés à des fins de non recevoir multiples, à des retours en arrière surprenants, à des affirmations de préalables catégoriques, bref, à une absence de volonté politique réelle de continuer dans la voie de la négociation.
6. Face à cette situation, les facilitateurs qui ont déployé des efforts considérables et permanents pour l’aboutissement de ce processus si nécessaire à la stabilisation de la vie politique de Madagascar, ont décidé de suspendre temporairement leurs efforts de négociation et d’observer une pause dans le processus, en vue de permettre à la classe politique malgache de se ressaisir et à tout un chacun de faire les concessions nécessaires à la réussite de la négociation.
7. La médiation internationale sa mission dans un délai à définir sur des bases nouvelles, en ayant à l’esprit, le seul intérêt du peuple malgache. Les médiateurs mettront à profit ce délai pour arrêter et en accord avec leurs mandants, les voies les meilleures pour une solution positive et durable à la crise malgache.
8. La médiation internationale considère que toute tentative de solution unilatérale de sortie de crise par l’une ou l’autre des mouvances ne saurait recueillir le soutien ni l’appui de la communauté internationale.
Antananarivo, le 16 juin 2009
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