vendredi 12 juin 2009

COMMUNIQUE du Collège des enseignants du Département de PHILOSOPHIE de l’Université d’Antananarivo.

10 juin 2009

Nous, enseignants-chercheurs du Département de Philosophie de l’Université d’Antananarivo,
- reconnaissant le bien fondé de la devise de la Faculté des Lettres et
Sciences humaines : « ny hery tsy mahaleo ny fanahy »,
- conscients de la dégradation de la situation nationale depuis que la force a pris la place du droit
et l’arbitraire celle du légal, bouleversant ainsi la vie quotidienne du citoyen malgache et
compromettant l’avenir du pays,
- réalisant que dans l’analyse de la situation, la perte de repères et de références empêche de
déceler dans le cours des évènements, un sens qui ne soit pas entaché du point de vue partiel et
partial,
- constatant le fait que le citoyen a de plus en plus de difficultés à s’orienter d’après les règles et
principes de vie en commun, le hasina et le fihavanana,
dénoncent :
- l’indiscipline, les débordements et les exactions de tous genres liés aux manifestations de la
désobéissance civile depuis le 17 janvier 2009, début de cette crise qui plonge Madagascar dans
l’anarchie,
- la démarche manipulatrice et le dévoiement des valeurs démocratiques, républicaines et
religieuses ainsi que l’exploitation de la situation de pauvreté de la frange marginalisée de la
population urbaine à des fins politiques ou personnelles,
- les discours de haine et la banalisation de la violence, renforcés par l’absence de balises et de
remparts, contribuant ainsi au déchirement de la société malgache,
rappellent avec toute vigueur :
- l’existence de principes fondamentaux et universels de la démocratie auxquels les parties
prenantes de la crise devraient se référer et s’accorder à la lumière d’autres principes et idéaux
acceptés par la raison humaine,
- que ces principes transparaissent dans la Constitution de la République de Madagascar dont les
exigences essentielles ont été approuvées par la majorité des citoyens malgaches, à travers un
choix libre. Ces exigences et cette liberté doivent être défendues et renforcées,
- qu’en ce qui concerne l’exercice du pouvoir et de l’autorité publique, le respect de ces mêmes
principes, le respect du droit de la majorité et la défense du droit de la minorité ainsi que le
respect de la dignité de tous sous la forme de l’égalité des chances et de l’équité quant à l’accès à
la sphère de décision politique s’imposent,
- que par conséquent, le respect des valeurs universelles de justice, de vérité, de responsabilité et
de tolérance et le respect de l’espace de liberté qui garantissent le renforcement d’un pouvoir
démocratique véritable devraient être la ligne directrice de toutes les actions à entreprendre
pour sortir de la crise,
en appellent
à la conscience nationale, au civisme et à la solidarité de tous pour le redressement
socio-économique et le développement réel de Madagascar.
Le collège des enseignants
du Département de Philosophie

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